Nombreux sont les créateurs à avoir succombé au plaisir de laisser une œuvre conceptuelle, unique au monde. Rares sont les réussites.
Saïgon – Hanoï pourrait répondre à cette exigeante définition. Un Américain mutique, sombre et d’âge mur, ret pour le réveillon la maison de son enfance. Après quelques courses, il s’apprête à er la soirée, seul, face à un documentaire consacré au retour d’un vétéran au Vietnam.
Le téléphone sonne. Laissée seule pour la soirée, une enfant a sélectionné son numéro dans un annuaire. La conversation s’engage. L’homme coupe le son de la télévision. Durant une trentaine de pages, nous suivons l’émission, tout en écoutant le badinage téléphonique. Il semblerait que l’homme soit le héros du film. À moins qu’il ne mêle sa réalité à la fiction. Manifestement, jadis, lui aussi a perdu un ami.
C’est beau. Tout en ocre et en retenue, le dessin colle parfaitement avec le sujet. Ses personnages bougent peu, mais écoutent et observent. Cosey sait dessiner un regard. Le visage de son héros ne s’éclaircira que dans l’ultime case. Magnifique.
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Créée
le 18 mars 2019
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