Moi, mon Colon, celle que je préfère...

Voilà que s'achèvent les aventures de la jolie et fine sorcière Mélusine, malgré l'unique commentaire laissé sur le site des éditions Dupuis, qui proclame un "Vivement la suite !" plein d'un vain espoir.

Suite de l'album précédent, En rose et noir, qui voyait les parents de l'héroïne (et de la fée Mélisande !) s'entre-déchirer, le scénario s'organise sur une trame narrative assez classique, déjà annoncée en fin de l'album précédent. On est donc loin des gags de 7 cases de Gilson qui, tout essoufflé, s'était arrêté avec le vingtième album.

Les fondations du scénario :

Après la guerre au foyer où s'entre-déchirent les parents divorcés de Mélusine (et de Mélisande !), l'un sorcier influent et l'autre cheffe des fées, le conflit se propage à l'ensemble des deux clans de magiciens. Puis finalement à d'autres groupes : c'est la guerre mondiale ! Eh oui, quand les personnes influentes inconsidérément adulées décident de se prendre pour le centre du monde, c'est le chaos pour tous !

"Nous sommes en guerre" répétait à sept reprises à la télévision un an plus tard le PDG de la start-up , un autre "M", faisant séquestrer la population à la manière du Méchant de l'histoire. Idem pour l'Espagne, l'Italie et la Belgique. Puis, en parallèle d'une guerre civile propagée au Sahel, une "bonne vieille" guerre à la grand-papa éclatait aux portes de l'Europe. Etait-ce prémonitoire ;0) ? Ou bien Clarke traduisait-il déjà intuitivement le malaise d'une société européenne paisible mais en panne d'avenir, devenue proie facile des belliqueux de tout poil ?

Toujours est-il que cette fois, Mélusine va devoir s'accrocher pour faire s'en sortir son petit monde, bénéficiant d'un appui assez surprenant mais somme toute très logique.

C'est au final un boulot équilibré, honnête et respectueux de l'esprit des personnages que Clarke nous a livré pour clore la série comme on tourne la page d'une civilisation. Avec un message anti-guerre très bienvenu en ces temps troublés pour aider à mettre un peu de raison et d'amour simple dans les esprits de nos concitoyens échauffés par une peur orchestrée. Une BD engagée, somme toute.

Pour cette apothéose inattendue des aventures de notre sorcière bien-aimée, merci et bravo l'artiste !

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le 13 mars 2024

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Edonor

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