J'ai longtemps cru que ce jour n'arriverait jamais. Autant prévenir, oui, je suis une fangirl, mais non, je ne me priverais pas de pisser sur cet album s'ils avaient commis l'affront de décevoir autant d'années d'attente.
Sauf que non.
Si j'étais croyante, je remercierais le ciel, Jésus, et tous ses copains, mais je me souviens qu'il existe sur cette planète des choses comme des tremblements de terre meurtriers, le Kylie Jenner Challenge et un nouvel album de Booba, donc je vais me contenter d'être éternellement reconnaissante à ces quarantenaires de ne pas avoir transformé cette session d'enregistrement en un comeback raté.
Lonesome Street et Go Out, c'est exactement ce que j'attendais de ce retour. Du bon Blur comme à l'époque (comment ça j'étais à peine née?), et surtout pas une caricature d'un groupe essayant à tout prix de ne pas vieillir. J'ai hâte d'entendre I Broadcast, petite tuerie dans son genre, en live. Certains titres, comme New World Towers et My Terracotta Heart, pourraient figurer sur un album solo de Damon (ouais, on est intimes, lui et moi, il a dessiné un cœur à coté de mon prénom, ça veut dire à coup sûr qu'il sent cette connexion), mais ici l'instru est clairement trois niveaux au dessus.
Coup de cœur pour There Are Too Many of Us, qui parvient à me toucher malgré le son très (trop?) électronique, particulièrement au début du titre. Ma tête s'est balancée pendant le tranquille et agréable Ghost Ship, mais aussi sur Ong Ong, cheesy mais tout aussi plaisant. Ice Cream Man est trèèèès catchy, je sens qu'il va rapidement s'imposer comme un de mes titres favoris. Thought I was a Spaceman a mis un peu plus de temps à me convaincre, mais la deuxième partie a eu raison de mon scepticisme. Je m'attendais par contre à quelque chose de plus fort sur Pyongyang qui partait bien, mais n'a pas su me plonger au cœur de la Corée du Nord. Dommage. Mirrorball vient clore en douceur cet album bien entendu trop court à mon goût.
Avec The Magic Whip, on sent l'expérience des années et des dizaines d'autres projets qui sont és par là. Les membres de Blur ont su en toute sobriété garder leur essence tout en restant au gout du jour. C'est certes moins pop qu'un Parklife, mais je pense que personne ne pensait sérieusement que les gars allaient reproduire quelque chose de la veine de Boys & Girls. Cette intelligence de se renouveler et se réinventer sans perdre son identité n'est pas si répandue, surtout pour un groupe de 26 ans.