Le sixième album de Ghost sera celui de ma rupture avec le groupe, après avoir été un fan de la première heure.
Tout ce qui faisait pour moi le sel et l'essence du groupe, à savoir un subtil équilibre entre ce côté "malfaisant" et un aspect pop accrocheur a définitivement disparu sur Skeletà.
Cet équilibre a eu tendance à se diluer au fil des albums, surtout avec les deux précédents, Prequelle et Impera, que j'ai quand même réussi à apprécier par la variété des compositions et des atmosphères qui s'en dégageaient.
Mais ici, on se retrouve face à 10 morceaux lumineux, résolument tournés vers le Hard FM des années 80.
Alors j'entends ici et là les inspirations : Journey ou Alice Cooper par ici, Scorpions, Def Leppard ou Kiss par là (et même un soupçon de David Bowie). Mais plus du tout ce qui faisait pour moi l'esprit originel de Ghost. Le côté "satanique" et "irrévérencieux" a intégralement disparu.
L'album n'est pas catastrophique en soi, mais même en le considérant purement comme un album de Hard FM, il n'atteint ni de près ni de loin les sommets d'un Hysteria par exemple.
Les meilleurs moments de l'album se trouvent finalement être les singles, qui m'avait déjà apparus un peu faibles.
Satanized est sympathique mais sans aller bien loin. Lachryma est mon titre préféré de l'album, mais il fait figure de face B de Meliora, sans en atteindre le génie.
Guiding Lights est une ballade fade et complètement oubliable. Cenotaph est d'une platitude sans nom, avec sa guitare rythmique galopante qui se poursuit tout au long du morceau sans varier d'un pouce, laissant une impression d'encéphalogramme plat. Missilia Amori me donne envie de réécouter Coast to Coast de Scorpions. Umbra rassemble à lui seul presque tous les clichés du Glam : cowbell, riff déjà entendu mille fois, le tout en ajoutant une presque parodie de Deep Purple au milieu avec son clavier caractéristique et ce "duel" de solo avec la guitare.
Tobias Forge a dit maintes fois en interview avoir toujours rêver devenir une Rockstar. Il y est parvenu, et la popularité de Ghost ne cesse de croître au fil des ans.
J'ai encore pu le constater après avoir assisté à mon 5ème Rituel au concert du Skeletour à Anvers le 22/04/2025, mais c'est là aussi que j'ai pu voir mon décalage avec une bonne partie de l'audience, bien plus excitée en entendant Mary on a Cross, Future is the Foreign Land ou Darkness at the Heart of My Love , que Spirit, From The Pinnacle To The Pit ou Ritual, où j'étais l'un des seuls à chanter.
La direction prise par Skeletà confirme cette volonté de consolider cette nouvelle grande base de fans, attirée par ce côté pop sucré à souhait, que ceux de la première heure dont je fais partie, qui préférait le savant mélange de satanisme pop, qui a trouvé son firmament sur Infestissumam et Meliora.