Parmi les fans de Tangerine Dream il y a plusieurs écoles, plusieurs tendances. Certains ne jureront que par le trio magique Froese/Franke/Baumann de 74 à 77, d’autres qui trouveront que l’apogée du groupe se situe plutôt lors de l’arrivée de Johannes Schmölling et la première moitié des années 80, d’autres, plutôt les puristes genre Julian Cope, qui considèreront que Tangerine Dream n'est crédible que sur sa brève période "Krautrock" des débuts ... Et cetera, et cetera ...
Pour ma part, quand j’ai découvert le groupe, les aficionados de Tangerine Dream que je croisais sur le net ne semblaient jurer que sur la période dorée avec Baumann, et c’est tout naturellement que je commençais la découverte de ce groupe avec Stratosfear, Phaedra, Ricochet … et Rubycon donc, dont nous allons parler aujourd’hui.
Bien que ma période préférée, après des années d’écoutes et de découverte se soit plutôt penchée sur la période Schmölling (Exit, Logos, Hyperborea, entre autre), je n’ai pas grand-chose à redire sur ces 3 classiques des années 70 évoqués précédemment. Phaedra est définitivement envoûtant, Ricochet, deux facettes bien variées : l’une planante, l’autre hypnotique et Stratosfear, définitivement unique sur le fond comme sur la forme.
Mais Rubycon ? Hmm, permettez-moi d'émettre des réserves ... Selon moi on n’est pas sur le même niveau d’inspiration. On reste sur les ambiances typés Phaedra mais ça a moins d’impact, mélodiquement ça marque moins, si l’on excepte cependant un ou deux ages.
De plus, ettons qu'il faut reconnaitre que cet album ... il fout les jetons ! Les ambiances sont sinistres, vraiment (particulièrement la deuxième piste), mais on n’est pas sur du sinistre genre Zeit. Sur Zeit, c’était maîtrisé et la notion de voyage stellaire – mais dérangeant - était ici claire, là c’est différent, c’est juste flippant en fait (je l’ai récemment écouté en m’endormant l’autre jour, j’ai eu plutôt une mauvaise expérience).
Et même le reste je dirais, les fameux ages (trop peu nombreux d’ailleurs non?) avec les séquences/boucles de Franke sur lesquelles viennent se greffer les idées et les leads de Froese et Baumann sont globalement un peu tristounet et trop calqués – encore une fois – sur Phaedra pour me faire frissonner, dans le sens positif du terme.
Pour conclure, je dirais que même si je n’aime pas spécialement cet album, je lui reconnais son statut de « quasi » classique et je comprends tout à fait qu’on puisse l’aimer/l’apprécier, mais chez moi, manifestement, ça n’a pas fait mouche. Rebuté par les séquences mélodiques moins inspirées et par les ages anxiogènes qui à mon sens, sont à la fois mal exploités et surreprésentés.