Vous reprendrez bien une autre dose de John Cale ?

Alors qu'il vient de ressusciter deux albums des seventies, The Academy In Peril et Paris 1919, John Cale avoue pourtant se méfier de cette "arme à double tranchant" que constitue la visite des oeuvres ées. Le risque étant de bloquer son regard dans le rétroviseur pour ce musicien ionné depuis...une soixantaine d'années ! Une paille...Si le remastering des bandes originales par Heba Kadry dévoile de nouveaux charmes à ces albums solos, John Cale ne se contente pas de tourner en rond dans le musée de sa jeunesse, en mode dead man walking...car c'est bien mal connaître notre diable de Gallois. Depuis quelques mois, John Cale charme son monde avec les albums Mercy et POPtical Illusion, qui témoignent à l'évidence d'une belle envie de création.

Surprise ! L'album MIXology (Volume 1) sort sans crier gare sur Internet avant une parution physique annoncée pour le 8 août. John Cale nous gâte donc après la célébration de son 83e anniversaire lors d'une tournée européenne. Depuis le 2 mai, sept titres sont maintenant disponibles sur les plate-formes habituelles sous le titre MIXology (Volume 1). Dans la foulée, son label Domino Records annonce la prochaine parution de cet LP pour l'été dans une version CD, ainsi qu'une édition limitée à 500 vinyles en précommande. Le visuel des pochettes reprend clairement celui de POPtical Illusion, mais dans une palette de couleurs différente, sombre comme celle de Mercy...

A l'évidence, MIXology se fait le compagnon de route idéal de Mercy et de POPtical en proposant des inédits de ces sessions, à l'exception d'un titre : The Adventures of SupaCane. Cet album offre ainsi des collaborations avec les artistes Tony Allen et Tei Shi, invités sur Mercy. Quant à Invention of Language, le titre figure déjà sur la version CD japonaise de POPtical Illusion. Long Way Out of Pain, une chanson jouée en live cette année, trouve désormais toute sa place en version studio, illustrée par une nouvelle video du studio Sparks. Encore une fois, John Cale balade sa voix dans un univers gazeux très saturnien, sur des arrangements subtils. Pour des “fonds de tiroir”, ça calme...

Avec ce concentré de ses derniers opus, John Cale se livre à petite séance d'envoutement dont il a le secret. Le charme opère à l'écoute de ce disque planant et atmosphérique. Avec des dizaines de chansons encore dans ses coffres, le sorcier gallois joue encore de sa magie noire... D'ailleurs le (Volume 1) promet d'autres sortilèges...