Tom Rowlands, moitié du légendaire duo fresque historique sur Mussolini dont il tisse une trame sonore dense, où les tensions politiques et la montée du totalitarisme prennent vie par la musique. L’idée est ambitieuse, et le résultat, s’il est parfois saisissant, reste globalement inégal.
Le morceau central, « March to Rome », cristallise à lui seul l’intention du compositeur : une progression implacable, presque militaire, portée par une pulsation synthétique froide et des textures analogiques grondantes. La marche sonore est lourde, tendue, hypnotique. Ce titre agit comme un leitmotiv, une marche inévitable vers le pouvoir, glaçante par sa rigueur rythmique et son absence d’émotion apparente.
Toutefois, malgré cette réussite, l’ensemble de la bande originale peine à maintenir ce niveau d’intensité. Ce projet brille plus par son concept que par sa capacité à captiver en écoute autonome. La narration sonore est forte, mais la linéarité et l’ancrage cinématographique limitent la réécoute. Plus efficace dans le contexte visuel de la série, cette BO gagne à être vue autant qu'entendue.
Un projet honnête, au croisement de l’expérimentation et du sound design narratif, mais qui ne laissera pas une empreinte marquante.