Cet album allie mélancolie, élégance et beauté tout en étant d'une originalité appréciable. L'alliance des deux artistes (King Creosote et Jon Hopkins), quoique inattendue, est ici très profitable ; au lieu de dénaturer leurs styles, tous deux ont magnifié l'album par leur talent en apportant une touche personnelle sans détruire le fragile édifice que constitue cet ensemble de sept chansons.
Ainsi, King Creosote incorpore sa voix, ses mélodies folk, et cet indescriptible sentiment mêlé de nostalgie et de bien-être, qui permet à la musique de nous faire voyager dans un endroit qu'on ne connaît pas forcément - l'Ecosse - mais qui représente à l'auditeur ce qu'elle est pour l'artiste : une terre à la fois rude et chaleureuse, douce et amère.
Jon Hopkin, loin de dénaturer l'ambiance résolument acoustique de l'ensemble, a réussi - ce qui n'est pas un mince exploit - à incorporer de manière subtile et élégante des sons électroniques. Si King Creosote façonne le corps de l'album, Jon Hopkins lui apporte son originalité.
Au final, Diamond Mine est un ovni musical, dans lequel on se laisse volontiers embarquer. Le mélange de folk songs et de touches électroniques fonctionne ici à merveille, entre sons d'ambiance ( First Watch), longs morceaux envoûtants (John Taylor's Month Away, Running On Fumes), ou splendides harmonies (la sublime Bats In The Attic, ou encore Bubble). Un délice.