Critique de D&P à vie par KOZIOLOS
Malgré une sincérité et une énergie toujours présente, Jul s’effoufle et ne sortira pas "l'album de cette été" et même pas "l'album de la semaine".
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le 15 mai 2025
Album après album, Jul continue de produire à la chaîne, comme une usine d’expression individuelle dans un monde qui a cessé de croire au collectif. D&P à vie consolide l'univers fermé de Jul, fait d’indépendance orgueilleuse, de paranoïa tranquille, et d’un rejet implicite de tout ce qui dée le cadre de sa loyauté affective. Loin d’une critique sociale, c’est une chronique de la survie morale d’un individu dans un monde qu’il ne cherche même plus à comprendre. Jul chante un monde désenchanté, où l'État ne se manifeste plus que sous sa forme policière, où les liens sont trahis, et où le travail n’est plus qu’un outil de fuite.
Sa critique de l’ordre dominant se limite à la défiance, pas à la remise en cause. En cela, il incarne parfaitement cette micropolitique néolibérale de la rue, où chacun devient sa propre entreprise, son propre gardien, son propre bourreau.
Musicalement, l’album est monotone, malgré quelques fulgurances mélodiques. C’est le prix à payer d’un rythme de production industriel, qui reflète bien sa logique : produire, produire encore, jusqu’à l’usure, sans jamais s’arrêter pour penser autrement.
Au fond, D&P à vie est le témoignage d’un prolétaire du rap devenu petit-bourgeois, qui crie sa douleur dans une langue figée, où l’ennemi est flou, et l’espoir absent. C’est peut-être pour cela que ça parle autant à tant de gens.
Créée
le 4 mai 2025
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