Hypérion
8
Hypérion

livre de Dan Simmons (1989)

Chef d'oeuvre de la SF et bien plus encore

Récompensé par le prix Hugo, acclamé par la critique, et qui reste pour moi une œuvre de dévotion, il ne se e pas une année sans que je ne relise Les Cantos d'Hypérion et sa suite L'Eveil d'Endymion. En environ 2000 pages, Dan Simmons synthétise tous les genres de la SF.


Dans le premier volume, Hypérion, il décompose en 6 histoires qui semblent autonomes, avec un style d'écriture à chaque fois différent, un thème de SF : Extraterrestres, voyage dans le temps, bataille galactique, androïdes, Intelligences artificielles, planètes et écosystèmes...


Dans le second, Dune, modèle du genre...


Endymion et L'Eveil d'Endymion se démarquent, avec pour le premier un road book qui peut fatiguer à la longue, mais qui se révèle un tremplin pour le dernier, apogée d'un parcours initiatique sur l'homme, Dieu, le rapport de l'homme à la divinité... Enfin, Je m'exalte.


Le plus important dans cette œuvre est qu'il y a toujours quelque chose à découvrir. En fait, je parlerai plutôt de différents niveaux de lectures. J'en ai relevé trois. Le premier est le plus « basique », le fan de SF est comblé : un Space Opéra de luxe, avec un scénario bien ficelé, une narration qui tient en haleine et des personnages charismatiques. La première lecture se fait à ce niveau. Mais on sort du périple avec la certitude d'avoir, non pas manqué, mais à peine effleuré un thème majeur sous-jacent. C'est le second niveau de lecture.


Le rapport homme-Dieu. Je n'ai pas cherché à savoir si Dan Simmons est croyant, ce n'est pas la question. Mais au fil du livre se dessine une réflexion sur Dieu, ce qui fait la divinité. Sans dévoiler l'intrigue, les travaux de Theillard et le dilemme d'Abraham sont les clefs de voute de l'ensemble dans les deux premiers volumes, les suivant approfondissant l'impact de Dieu sur l'humanité en général.


Le troisième niveau de lecture est à mon avis un brin snob, mais une fois qu'on s'y plonge, on n'en ressort pas, le livre est transfiguré. Il s'agit de l'art. En général. De longs ages poétiques peuplent des moments décisifs du livre. A la première lecture, je sautais, en conservant l'essentiel pour suivre l'intrigue. En fait, tous ces poèmes sont de John Keats, Dan Simmons s'est en fait basé sur son poème inachevé : Hypérion... Et ces îlots de poésie donnent du corps à l'intrigue. Chaque acteur du livre est un vers, une strophe... L'idée générale est que l'artiste est le plus proche de ce qu'est la divinité au sens theillardien... Enfin là, je dévoile l'intrigue, ce n'est pas le but.


Bonne lecture.

10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes

Créée

le 22 avr. 2011

Critique lue 16.1K fois

113 j'aime

23 commentaires

Hypérion

Écrit par

Critique lue 16.1K fois

113
23

D'autres avis sur Hypérion

Critique de Hypérion par Penro

Ce sont sept pèlerins qui ne se connaissent ni d'Ève, ni d'Adam, nés sur des planètes différentes, issus de cultures diverses, rassemblés sur Hypérion, la planète des Confins, au milieu d'un conflit...

Par

le 4 févr. 2011

24 j'aime

4

Critique de Hypérion par Coriolano

Ne tournons pas autour du pot, Hypérion et sa suite La chute d'Hypérion son des chefs d'oeuvre absolus de la SF. Au 28ème siècle, la terre a disparu et l'humanité a essaimé dans l'univers. Mais la...

Par

le 25 juin 2010

23 j'aime

2

Tempus fugit

La structure du roman Hypérion n’est pas sans rappeler celle du film Au Coeur de la nuit : un récit principal qui encadre les récits successifs des six protagonistes. Si cela peut sembler surprenant...

Par

le 8 août 2024

14 j'aime

2

Du même critique

Princesse Mononoké
10

Un Miyazaki terrestre et mélancolique

Princesse Mononoké est un film à part dans la carrière de Miyazaki, une étape autant qu'une sorte de testament de son art. C'est peut être ce qui en fait l'un de ces films les plus adulés parmi ses...

Par

le 15 juin 2011

490 j'aime

81

L'histoire d'un formidable égoïste

Le vent se lève, il faut tenter de vivre est définitivement un film à part dans la filmographie de Hayao Miyazaki, pour moult raisons que j'aurais bien du mal à évoquer de façon cohérente en un...

Par

le 22 oct. 2013

427 j'aime

32

Alexandre Astier, héros des temps télévisuels modernes

Alexandre Astier est remarquablement similaire à son personnage Arthur. Comme Arthur, il est responsable de tout (Roi du royaume / responsable scénario, musique, production, dialogues, direction,...

Par

le 17 juil. 2011

369 j'aime

57