Ce dernier tome de Blast est, on peut on le dire, une véritable consécration de la série : on retrouve Polza en compagnie de Roland, son frère d'arme d'hôpital psychiatrique, lui aussi habité par les Moaïs et l'amour - peut-être trop totalisant - des femmes ordinaires et de leurs toisons génitales. Ce Roland, a une fille, Carole Oudinot, 23 ans. Une jeune femme certes mais qui en a vu, qui bouillonne sans trop le laisser paraître mais qui, elle aussi, n'attend qu'une chose : connaître le Blast à sa manière, trouver un espace sans souf, sans tracas, sans peine.
Ce personnage féminin, quasiment saint dans le tome 2, décide finalement ici d'exprimer son humanité de la plus radicale des manières quand Polza lui, essaye de s'en rapprocher, en vain : il ne fait en fait déjà plus partie de l'espèce humaine, des gens normaux. Cette réalisation douloureuse, annoncée dès le début de la série et omniprésente tous au long des divers tomes marque la fin de l'affaire Mancini. Mais s'il ne fait plus partie des hommes, Polza, ne connaît-il pas une apothéose : une déification d'un personnage trop proche d'une vérité existentielle, qui réside dans les tripes de chacun ?
Une série à lire absolument et brillamment conclue par le duo de policiers, complices avec le lecteur de la vérité vraie dès le départ, pour un contre-pied narratif très intéressant.