Beethoven le maniaco-depressif
Symphonie n°3
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Si les deux premières symphonies de Ludwig étaient encore totalement en phase avec le courant classique, cette "Eroica", initialement dédicacée à Napoléon Bonaparte, marque la transition vers le romantisme. La mélodie cède le devant de la scène à l'expression des ions. Tour à tour dépressif et extatique, Beethoven joue au bipolaire à travers quatre mouvements très riches. La plus épique des exaltations fait suite à une marche funèbre qui hésite entre la résignation et une rage presque heureuse. Symphonie la plus longue de son époque, la Troisième est parcourue de ces moments de rupture et d'audaces formelles qui caractériseront si bien Beethoven. Le scherzo guilleret et le finale qui se termine par une coda grandiose renforcent le côté hétérogène d'une oeuvre pourtant étrangement cohérente.
Note: 8/10
Symphonie n°4
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L'homme qui déchira de rage la dédicace faite à Napoléon lorsque ce dernier se fit couronner empereur ("Il est comme tous les autres: il ne veut que le pouvoir !"), l'homme qui combattit si difficilement sa surdité naissante, ce même homme, apaisé, créa une symphonie de joie aux accents presque naïfs: un peu comme si l'on suivait un gosse pendant qu'il sautillait partout dans la maison de ses parents et que l'on ne se reposait que pour quelques moments plus aériens, assez rêveurs. Une jeune et belle énergie, qui me rappelle celle que l'on trouvait dans la Première Symphonie même si, cette fois encore, l'expression des sentiments sure le sens de la mélodie. Pas un chef d'oeuvre, mais assurément un moment rafraichissant.
Note: 7/10